Méthode d'étude:
Des inventaires botaniques ont été réalisés en 2019, 2020 et 2021 aux alentours des villages (jusqu’à 20 km) et en d’autres points de l’aire protégée (le long des pistes d’accès par exemple). Un permis de recherche délivré par le Ministère et renouvelé durant la durée du projet a autorisé la collecte des spécimens en trois exemplaires : ils ont été déposés à l’Université de Tuléar ainsi qu’à l’Herbier national d’Antananarivo (TAN) et au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (P). Le consentement des communautés à cette étude a été demandé à une assemblée du village et au président de fokontany dans chaque site, ainsi qu’au président de l’OPCI et au WWF, en tant que cogestionnaires de l’AP. Les récoltes sont complétées par des observations-photos notamment pour des taxons très communs ou complexes à mettre en herbier (Didiereaceae, Cactaceae, etc.). Chaque observation indique le nom local, l’usage éventuel, le nom, l’âge et le dialecte de l’informateur, en plus des informations classiques telle que la morphologie, l’écologie, ou la localisation de la plante collectée. L’ensemble des données d’inventaires est enregistré dans une base de données des collections du projet où la BDD MadCat est utilisée comme référentiel taxonomique. Notre collection a été constituée pour actualiser la liste des taxons connus de l’AP, établir des correspondances locales vérifiables entre les noms vernaculaires et les noms scientifiques et mettre à disposition une collection sèche « mémoire » des taxons présents à dans l’AP Amoron’i Onilahy en 2021.
Par ailleurs une extraction des données botaniques existantes pour cette AP a été réalisée en décembre 2020 depuis la BDD MadCat.
Enfin les données ethnobotaniques ont été recueillies par des enquêtes individuelles et en groupe (non structurées). Ces enquêtes ont été menées dans cinq villages, avec 50 personnes enquêtées à Belavenoke, 12 à Mahaleotse, 54 à Ifanato et 45 à Ranomay ; à Anantsakoa seules des enquêtes de groupe ont eu lieu. Les participants ont été choisis au hasard, en demandant aux premiers enquêtés des noms de personnes pour poursuivre les entretiens. Dans chaque site, les hommes et les femmes interrogés ont listé les plantes considérées comme nécessaires à leur mode de vie et dont ils souhaitaient « que leurs enfants disposent dans le futur ». L’enquête était réalisée suivant la méthode du Free listing (Albuquerque 2005, Zambrana 2018). Quatre questionnaires séparés étaient utilisés avec une même personne afin d’explorer quatre catégories d’usages : bois de construction, plantes médicinales, plantes alimentaires, bois de chauffe. Des sous-catégories ont été ajoutées à « bois de construction » dans une des localités : « construction d’outils » et « construction de maison » afin d’explorer la multiplicité des usages. Les enquêtes ont été menées en dialecte local (Mahafaly). De plus, des enquêtes ethnobotaniques concernant les plantes adventices des cultures, supposées riches en plantes naturalisées, ont également été menées dans les différents sites.
Le recueil des données a été effectué par des étudiants de la filière « Biodiversité et Environnements tropicaux » de l’Université de Toliara et des volontaires du Club Botanique de Tuléar.
La liste temporaire des taxons inventoriés par cette méthode disponible ici:
Taxon onilahy fev 2022 (106.31 Ko)